19 Mars 2017
Ah le nombre de fois où j'ai entendu cette expression... que c'était important de « poser ses limites ».... ce que je ne sais toujours pas faire !
Mais à la réflexion, et grâce à la Communication Nonviolente (CNv), je comprends de mieux en mieux ce qui me gêne dans cette expression...
Déjà, les définitions de limite reposent sur l'idée de « séparation »...
De plus poser ses limites, c'est se focaliser sur l'autre (après avoir ressenti que son action ou son attitude nous font ressentir un inconfort), un peu comme si on devait dire « Stop, ç'en est trop, tu atteins la limite de ce que je peux supporter ».
Cela me chiffonne pour 2 raisons :
> déjà mon besoin d'être dans la bienveillance, de prendre l'autre en considération
(ne pas sembler menaçante à avoir l'air de dire « si tu ne respectes pas cette limite, tu vas voir ce qui va t'arriver ! » )
> et puis le fait que bien souvent une limite est quelque chose de fixe, de rigide, or moi j'ai besoin de souplesse, de flexibilité, de m'adapter aux différentes situations que je rencontre...
Dans ses écrits, je n'ai jamais vu Marshall Rosenberg parler de « poser ses limites », même lorsqu'il expose une situation difficile pour lui (p 149).
Alors qu'il rentrait chez lui épuisé, il découvre ses enfants en train de se battre et a « hurlé en CNv » :
« Écoutez, je vais mal !
Je n'ai pas envie de m'occuper de votre bagarre.
Je voudrais simplement avoir la paix et du calme ! »
A mes yeux, il a parlé uniquement de « ses besoins » (du moment), et non de « limites »...
« Poser ses limites » sonne pour moi comme « imposer ses limites ».
Et je préfère de loin des expressions comme « dire ses limites », « informer de ses limites » qui ouvrent la porte à un échange bienveillant et authentique sur les ressentis et besoins de chacun :-)