Le regard des autres...

Osho disait :

« L’éveil c’est quand tu t’en fous complètement de ce que pensent les autres »

Dans ce cas les autistes devraient être avantagés dans la vie (vu leur difficulté à comprendre intuitivement ce que les autres pensent s'ils ne l'expriment pas...)

Pourtant il ne semble pas que ce soit le cas... (pour ne citer que le harcèlement que beaucoup endurent à l'école)

S'il est vrai qu'une fois adulte il nous est possible d'avoir davantage d'autonomie, et donc de latitude pour choisir les personnes et lieux que nous fréquentons, c'est bien moins le cas lorsque nous sommes enfants, où notre entourage nous est très majoritairement imposé (famille, école...).

Il n'est pas possible d’être apprécié par tout le monde (et heureusement, car cela ferait beaucoup trop de relations sociales potentielles !), mais lorsque nous pouvons changer d'environnement, être pleinement soi-même amène certaines personnes à s'éloigner de nous, en même temps que cela attire vers nous des personnes qui nous apprécient pour qui nous sommes réellement (car mieux vaut être apprécié - ou ne pas apprécié - pour qui nous sommes... qu'être apprécié pour qui nous ne sommes pas vraiment ! )

Et donc le regard de l'autre dans tout ça, utile ou pas ?
Est-ce qu'il m'apporte quelque chose ? ou ai-je plutôt intérêt à l'ignorer totalement ?

=> parfois les autres nous adressent des compliments au sujet de qualités que nous n'avions pas conscience d'avoir puisque c'est notre manière habituelle d'être, de fonctionner (comme par exemple être claire dans ma manière d'expliquer les choses).

=> mais quand leur regard est négatif, désagréable, dérangeant... qu'en faire ?

Je me suis souvenue que ce qui fait mal dans le rejet des autres, c'est parce qu'il fait écho à notre propre rejet par nous-mêmes... il appuie sur des choses que nous pensons de nous-mêmes (à force de les avoir entendues si souvent répétées dans notre enfance par exemple), sans quoi cet avis de l'autre ne susciterait que du désintérêt...

Donc ces regards négatifs, réprobateurs, sont parfois intéressants, INDIRECTEMENT, pour nous aider à prendre conscience de croyances négatives, néfastes, que nous cautionnons sur nous-mêmes.

Car lorsque ce n'est pas le cas, que ces propos ne font aucun écho en nous, ces reproches, ces critiques, sont juste l'expression d'un besoin insatisfait de l'autre (et de sa déception que nous ne contribuions pas à le satisfaire ! ).

La réciproque est d'ailleurs intéressante également :
les visions négatives, les jugements, que j'ai au sujet d'autres personnes sont une occasion de découvrir mes ombres, donc là encore des choses que j'ai des difficultés à voir, à conscientiser toute seule, d'où l'utilité de ce miroir (qui peut aussi m'aider à réaliser mes valeurs, mes priorités).

Même avec les personnes qui nous apprécient pour qui nous sommes il peut y avoir parfois des moments de tensions, de reproches, de critiques... ce qui me donne envie de prendre le large, de m'éloigner... mais est-ce une solution pérenne vu qu'il semble impossible de nourrir par nous-mêmes tous nos besoins... les autres contribuent à nourrir nos besoins, donc il est bien nécessaire d'accorder un minimum d'attention à leur point de vue...

Peut-être voir leurs jugements comme l'expression maladroite de leurs besoins insatisfaits, en me souvenant que rien de m'oblige à répondre à ce besoin, que si je le fais c'est uniquement à la condition d'en avoir les moyens (d'envie, de temps, et d'énergie) afin que ce ne soit pas à mon détriment, au détriment de mes propres besoins (ce qui ferait le terreau de reproches que je pourrais ensuite faire à l'autre plus tard...)

Non je n'ai pas besoin d'une personne en particulier : si elle exprime des jugements ou des exigences à mon égard, je me sentirais mieux sans la fréquenter.

Non je ne suis pas d'accord pour être en relation à n'importe quel prix... je serais mieux seule (ainsi j'aurais mon temps et mon énergie disponibles pour être en relation avec moi, faire des activités qui me ressourcent donc me donnent de l'énergie) que mal accompagnée (à accorder une bonne part de mon temps et de mon énergie à une personne qui trouvera que ce n'est jamais assez, puisqu'elle est tel un tonneau des Danaïdes qui compte uniquement sur moi pour satisfaire ses besoins).

Je ne dois rien à personne, je n'ai personne à sauver, je n'ai aucune responsabilité à prendre à la place d'une autre personne.

J'aspire juste à échanger, me connecter à des personnes avec qui je suis sur la même longueur d'ondes, grandir ensemble, s'entraider... et avoir mon besoin d'inspiration nourri par mes relations 🙂